23 juin 2014 – Des militants de Greenpeace se sont opposés à l’arrivée d’une cargaison de bois du Congo à La Rochelle.
Des militants de Greenpeace ont perturbé ce dimanche l’arrivée à La Rochelle (ouest de la France) d’un cargaison de bois importé du Congo, dernière action en date visant l’importation de bois illégal.
Dix militants de Greenpeace, sur trois zodiacs, se sont interposés, deux d’entre eux se jetant à l’eau, au moment où le « Safmarine Sahara », battant pavillon britannique, en provenance de la République démocratique du Congo, arrivait dans le bassin du port de commerce rochelais de La Pallice, a indiqué l’organisation écologiste.
« Des milliers de mètres cubes de bois illégal »
Peu auparavant, les militants de Greenpeace avaient approché le cargo dans l’avant-port, à 5 milles (environ 9 km) du port, et peint « Bois illégal » en grande lettres blanches sur ses flancs. Selon Greenpeace, une partie des 3.000 m3 de bois (bossé, sipo, sapelli, notamment) transporté par le Safmarine Sahara est du bois illégal.
« Des milliers de mètres cubes de bois illégal sont entrés en France l’année dernière au nez et à la barbe des autorités« , a indiqué dans un communiqué Frédéric Amiel, chargé de campagne Forêts à Greenpeace, dénonçant le « laxisme » de la France. « Nous refusons cet état de fait et nous sommes ici pour empêcher ce bois d’être débarqué sans contrôle ».
Failles d’un projet de loi français d’Avenir sur l’Agriculture
Fin mai dans ce même port, des militants de Greenpeace étaient déjà intervenus pour symboliquement « mettre sous scellés » du bois importé du Brésil et du Congo, pour dénoncer « l’inaction » de la France contre l’importation de bois illégal.
Greenpeace dénonce avec insistance ces dernières semaines des failles d’un projet de loi français d’Avenir sur l’Agriculture, qui doit être discuté en seconde lecture à l’Assemblée nationale dans les prochains jours, et vise notamment à mettre en oeuvre un règlement européen de 2013 contre l’importation illégale de bois, notamment d’essences protégées.
5 à 15% du bois importé dans l’Union européenne serait illégal
Pour l’organisation, ce projet de loi risque de rendre la réglementation européenne inopérante, car la France souhaite y ajouter « la condition selon laquelle il revient aux pays de récolte du bois (…) de signaler aux pays importateurs l’arrivée de bois illégal ». Nuance cruciale, selon Greenpeace, s’agissant de « pays où la gouvernance est défaillante, la corruption endémique et la réglementation forestière souvent violée en toute impunité ».
Selon le ministère de l’Agriculture, 5 à 15% du bois importé dans l’Union européenne serait illégal selon le ministère de l’Agriculture, 15 à 30% selon Greenpeace.