Rodolphe est libre! Retour sur 5 jours d’actions contre Eurosatory.

Rodolphe André vient d’être libéré ! Il vient de passer 48h en garde-à-vue  suite à une action non-violente d’interposition au salon de l’armement Eurosatory. Quelques contrats d’armement avec quelques dictatures réprimant leurs peuples ont-ils été ajournés suite à cette action ? La police reprochait à Rodolphe la possession d’un fumigène. Le chef d’inculpation: Détention d’explosifs! La Procureure de la République a fini par reconnaître que le dossier était « surréaliste » en abandonnant toutes les charges contre notre camarade. 

Jeudi 14 juin 2018: 6 militant(e)s pacifistes repèrent un trou dans le grillage censé protéger le salon de l’armement Eurosatory, et plus particulièrement le terrain où ont lieu chaque jour des démonstrations d’armes de guerre destinées à l’exportation. Elles/ Ils prennent leur courage à deux mains et décident de passer à l’action! Résultat: Devant des centaines de journalistes spécialisés dans le domaine militaire, des acheteurs et des vendeurs d’armes, les militant(e)s s’interposent de manière non-violente à une scène de guerre destinée à promouvoir le business de l’armement. Très joli coup!

Les 6 militant(e)s furent placés en garde-à-vue… Et 5 d’entre eux sont relâchés 24h plus tard, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Quant à Rodolphe, il est accusé de « possession d’explosifs », et sa détention prolongée.  Mais devant le risque d’un procès politique, et devant une mobilisation croissante pour demander sa libération, craignant par dessus tout l’éclosion d’un débat médiatique sur l’organisation d’un salon de l’armement à Paris, la Procureure décide d’abandonner les poursuites. Cela ne fait que nous encourager pour les actions à venir!

Les photos de l’action.

Plusieurs militants non-violents participant à cette action ont été malmenés par la police lors de leur arrestation, et ont l’intention de porter plainte à l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale). Une militante a vu son téléphone détruit par un membre des « forces de l’ordre », par crainte de la diffusion d’une vidéo attestant de la violence disproportionnée de ces derniers… Les suites juridiques ont un coût, et un appel à don a donc été mis en place.

POURQUOI AGIR CONTRE LE SALON DE L’ARMEMENT ?

Comme le vante la pub officielle, le salon Eurosatory c’est l’accès à tous les marchés de la défense et de la sécurité, des rencontres et des échanges entre professionnels de l’armement, la possibilité de voir de nouveaux produits et des nouveaux systèmes d’armement et d’assister à des showcases et autres démonstrations dynamiques. Eurosatory, c’est 227 délégations officielles prêtes à dégainer le chéquier et à s’extasier sur tous les gadgets électroniques, des représentants des forces armées de 94 pays pour les y pousser et des journalistes prêt à promouvoir la machine à tuer. Bref : la référence mondiale du supermarché de la mort !

Ils évitent soigneusement de prononcer le mot « guerre », synonyme de destruction à grande échelle. Pour autant, certaines armes sont vantées comme testées sur le terrain, en Syrie, au Yémen, en Palestine, en Afghanistan, ou en Irak. Peu importe que les victimes soient civiles ou militaires… Que ce soient des hommes, des femmes ou des enfants. Les représentants de nombreux pays « amis de la France » comme l’Arabie Saoudite, la Turquie, les USA, Israël (…) étaient présents encore cette année. Nul besoin de détailler ici la responsabilité de ces pays dans de nombreux conflits armés à travers le monde, du Moyen-Orient à l’Afrique. Les représentants de la firme israélienne TAVOR, dont les fusils sont utilisés par l’armée israélienne pour tirer sur des manifestants non-armés, occasionnant de nombreuses victimes civiles, femmes, enfants et personnels soignants, étaient présents au salon Eurosatory en 2018. Israël était d’ailleurs un des pays les mieux représentés pour cette édition 2018 du salon des marchands d’armes!

DES ACTIONS PENDANT TOUTE LA DURÉE DU SALON

De nombreux militants ont agi cette année pour bloquer et perturber le salon des marchands de mort à Villepinte. Avant même le démarrage de celui-ci, des militants ont détourné et remplacé des affiches publicitaires à proximité du Parc des expositions de Villepinte où a lieu l’événement.

Le premier jour du salon, les pacifistes étaient présents en nombre pour perturber l’arrivée des participants au salon. Le lendemain, le mardi 12 juin, les activistes du collectif des Désobéissants et Hadama Traoré du mouvement LREEM (La Révolution est en Marche) étaient présents pour dénoncer la vente d’armes de guerre en plein cœur du 93.

Nous avons bien l’intention de continuer à agir contre tous les salons de l’armement en France, notre pays étant un des premiers exportateurs d’armes au monde. Nous viserons tout particulièrement à perturber le salon de l’armement du Bourget (juin 2019) destiné à l’exportation d’avions de guerre, et le salon Milipol (novembre 2019) destiné à vendre du matériel pour la répression intérieure des États.

On lâche rien!
L’équipe des Désobéissants
Nous contacter: Rémi (remi@desobeir.net).

www.desobeir.net