200 personnes à Rennes, 100 à Disneyland Paris, 100 à Grenoble, 50 à Lyon, 100 à Paris. Sept Mc Donald’s bloqués à travers le pays. Des citoyens de Nuit Debout et des Alliances citoyennes grenobloise, parisienne et rennaise («si on s’alliait ?), des étudiants de l’Unef, l’UNL, d’autres organisations militantes et des salariés de la CGT ont organisé une série de perquisitions citoyennes sur des restaurants McDonalds pour chercher l’argent qui a échappé au fisc et aux employés.
Ce jeudi 14 avril, Dans plusieurs villes de France, des citoyens et travailleurs se sont rassemblés et ont pris pour cible McDonald comme symbole des entreprises qui mêlent recours abusif aux emplois précaires et optimisation fiscale, et qui seront les premiers bénéficiaires de la loi El-Khomri.
Le géant des fast food a mis en place un schéma d’optimisation fiscale qui a fait perdre plus d’un milliard d’euros de recettes fiscales aux Etats européens entre 2009 et 2013, selon trois fédérations syndicales internationales. Pendant ce temps-là, les salariés sont payés au Smic (9,67 euros de l’heure) et « comme une majorité des effectifs travaillent à temps partiel imposé, 24h par semaine, ça fait 770 euros par mois », a déclaré à l’AFP Gilles Bombard, secrétaire général CGT McDonald’s Paris et Ile-de-France.
De 50 à 200 personnes selon les villes ont investi les restaurants : « McDo où tu caches ton magot ? ».
Les citoyens ont fermé 7 restaurants, celui de Disneyland, un à Grenoble, un à Rennes, trois à Paris (République, Gare de l’Est et Gare du Nord) et un à Lyon, pour une durée indéterminée avec mention « fermeture citoyenne pour cause de fraude fiscale ».
La direction de McDonald’s France a déploré ces actions : « Cette ambiance est loin de la sérénité nécessaire à un dialogue social de qualité. Nous espérons à présent pouvoir poursuivre les échanges avec les représentants syndicaux dans un climat apaisé. Nous tenons à rappeler qu’au-delà des accords de branche, les rémunérations et la politique sociale sont définies ensuite au sein de chaque restaurant en tenant compte des spécificités locales et de l’organisation managériale » a-t-elle déclaré au Parisien.
Durant cette même journée, des rassemblements et actions similaires ont eu lieu dans 300 villes de 40 pays à travers le monde pour réclamer une hausse du salaire minimum de l’heure (15$ aux Etats Unis, 13€ en France), le droit au respect et à la dignité et le droit de se syndiquer. La mobilisation de ce 14 avril 2016 est la plus importante jusqu’ici sous le nouveau mot d’ordre « McJobs Cost Us All » (« les McBoulots Nous Coutent Tous »).
Depuis 2012, la mobilisation a contribué à faire passer des lois portant le salaire minimum à 15$ pour tous dans plusieurs grandes villes des Etats Unis et plus récemment dans l’Etat de New York et de Californie. En France, la campagne va s’intensifier en 2016 pour obtenir des avancées similaires et permettre d’établir un réel dialogue social dans chaque Mc Donald’s afin que soient enfin respectés les salariés et leur travail.