L'Actualité des luttes désobéissantes - Fin 2008


SDF : Legrand promet "dans 2 mois, des milliers de tentes"

Par Sophie Verney-Caillat, Eco89 - 27/12/2008

"Michael Moore des SDF", le fondateur des Enfants de Don Quichotte dévoile pour Rue89 son plan d'action des mois à venir.

Deux ans après les tentes du Canal Saint-Martin, il faut s’attendre à voir revenir Augustin Legrand. Le leader des Enfants de Don Quichotte prévient: "Ce seront des dizaines de milliers de tentes" qu’il va disséminer à travers la France.

Comme chaque hiver, dès que les températures chutent, on revoit les ministres concernés monter au devant de la scène pour "rendre obligatoire l’hébergement des personnes sans abri" (Christine Boutin le 26 novembre) ou "multiplier les accueils (...) au départ peut-être contre leur volonté" (Michèle Alliot-Marie, ce vendredi).

Des idées qui vont à contre-courant de la "conférence de consensus", à laquelle Rue89 s'était associée l’an dernier et qui avait dégagé deux pistes principales pour sortir de cette approche du "tout-urgence": agir sur la prévention en amont, et sur le logement social en aval.

Deux ans après l’installation du campement des Enfants de Don Quichotte et un an après l’évacuation de ces derniers par les CRS au pied de Notre-Dame, le leader de l’association, Augustin Legrand prévient: "On a promis de revenir, on reviendra."

"On s’est fait rouler dans la farine"

Fin décembre 2007, un Collectif des associations unies rassemblant une trentaine de spécialistes du mal-logement a entamé un dialogue avec le gouvernement. De nombreuses réunions plus tard, le nombre de places d’hébergement d’urgence a atteint presque 100 000, le préfet Régnier a été nommé pour suivre ce dossier, mais les associations ont le sentiment que les promesses n'ont pas été tenues. Augustin Legrand confirme:

"On s’est fait rouler dans la farine. Il y a eu le rapport d'Etienne Pinte qui allait dans le bon sens et on sait qu’on a des soutiens, même à droite. Outre Pinte, des gens comme Philippe Séguin, Bruno Lemaire et tous ceux qui connaissent le dossier et savent que l'Etat gaspille de l’argent. Mais le gouvernement en reste à des mesurettes. Chaque hiver, on est toujours dans la même problématique: la gestion de crise, le gouvernement botte en touche."

Richard Robert, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, renchérit: "Le projet de loi Boutin est à contre-courant, elle est dans la logique d’une France de propriétaires alors que c’est à mille lieux de la réalité de ce que peuvent se permettre les gens, le logement social est attaqué de toutes parts."

"Pas un mais des campements"

Tous les deux reviennent de deux mois de tour de France, où ils sont allés informer les mal-logés sur leurs nouveaux droits, le film des enfants de Don Quichotte à l’appui.
Fort de cette expérience, Augustin Legrand a retrouvé l’envie de crier sa révolte. Pour Rue89, il dévoile son projet:

"On va remonter un campement à l’issue de l’hiver. On évitera l’écueil de l’acte I, on ne fera pas un mais des campements. Pendant ces deux mois, on a maillé le territoire, on a demandé aux gens de s’inscrire sur notre site Internet."

Cette fois, il se prépare à "combattre pour engager un rapport de force" avec le gouvernement et à exiger bien plus que les 2,5 milliards proposés il y a un an. "Quand on voit que 26 milliards ont été débloqués pour le plan de relance, c’est réaliste." Il précise la forme de cette nouvelle action:

"On fera des campements virtuels en amont, c’est-à-dire que les gens vont s’inscrire sur notre site pour s’engager à venir camper. On s’installera partout à l’extérieur des villes, pour ne pas être dégagés par des CRS, on filmera tout ça, et on finira par une marche vers le centre des villes."

Il promet du spectaculaire, "car sinon je ne suis pas Augustin Legrand", et prévoit 2000 à 3000 tentes d’un coup dans chaque banlieue, qui donneront "des dizaines de milliers de tentes à la fin". "Je suis le Michael Moore des SDF", conclut-il.

Nantes : des écolos en tarte à vue

« VIOLENCES volontaires », « en réunion », « avec préméditation », « sur personne missionnée par le service public »... Avec tous ces facteurs aggravants et le climat ambiant, ça peut aller chercher très loin: plusieurs années de cachot, assorties de lourdes amendes. Et c'est ce que risquent, sur le papier, cinq dangereux criminels de la région nantaise.

Qu'ont-ils fait de si terrible ? Le 1er octobre, ces opposants écolos à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes - un projet vieux de trente ans qui va coûter la bagatelle de 4 milliards d'euros, la disparition de 1200 hectares de bocage et pâturages et, au passage, bafouer les belles promesses du Grenelle de l'environnement de Borloo (« Le Canard », 9/1) - ont commis un odieux attentat lors d'une réunion publique à la mairie. Atterrés par la tournure des débats sur le dossier de l'aéroport, ils ont quitté quelques minutes la salle et sont allés se procurer des assiettes en carton et de la crème Chantilly à la supérette du coin, avant de revenir entarter le maître de cérémonie, le dénommé Claude Bricaud, vice-président PS du conseil général de Loire-Atlantique.

Fervent partisan de l'aéroport avec les camarades socialistes de la Région, le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault et les bétonneurs du secteur, cet élu chargé du foncier dans le département n'a pas trop mal pris l'outrage crémeux, dans un premier temps. Mais, un mois et demi plus tard, surprise : sur les recommandations avisées de son patron, le président PS du conseil général Patrick Mareschal, l'entarté a porté plainte à la gendarmerie. Résultat, une enquête de choc déclenchée aussi sec contre les cinq farceurs, lesquels sont convoqués le 8 janvier prochain pour une petite séance d'aveux et de dédicace chez les pandores de Nantes, qui leur ont déjà signifié par téléphone les risques encourus.

Avant eux, dans cette considérable affaire, deux autres redoutables délinquants sont passés par la case gendarmerie à la mi-décembre. L'objet du délit : ils ont osé mettre en ligne, sur le site Internet Dailymotion, une vidéo de la fameuse scène de l'entartage à la crème. Autrement dit, en poulet dans le texte, ils ont « diffusé des images relatives à la commission d'une atteinte à l'intégrité physique dune personne ». Les fins limiers du service informatique de la maréchaussée se sont donc mis en quatre pour remonter jusqu'à leurs ordinateurs personnels et leur tomber dessus, ce qui leur a valu un traitement de faveur : en attendant, comme leurs compères entarteurs, une probable mise en examen, ils ont respectivement passé six et huit heures en garde à vue !

Mais, dans leur grande magnanimité, les gendarmes, pour les faire avouer, ne leur ont pas collé des tartes.

Le Canard enchaîné, 31 décembre 2008

Entartage d'un élu : sept militants mis en cause

Des opposants au nouvel aéroport avaient entarté un élu local. D'autres ont posté la vidéo sur Dailymotion. L'enquête se poursuit.

C'était début octobre, devant la mairie de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. La prise de bec entre les opposants à l'aéroport et Claude Bricaud, vice-président du conseil général, avait tourné vinaigre. Les militants s'étaient invités sur le perron de l'hôtel de ville, avant une réunion estampillée « étude préalable à l'aménagement foncier ». « Nous étions mobilisés pour dire non à ce projet destructeur et énergivore, contraire aux orientations que nous devons adopter face aux enjeux du XXIe siècle : lutter contre le réchauffement climatique ! », ne manquaient pas de rappeler, ces jours-ci, quelques-uns des militants.

Toujours est-il que s'estimant méprisées par l'élu pro-aéroport, cinq personnes de l'assemblée l'ont (spontanément disent-ils) bombardé de tartes à la crème chantilly.

Spontanément, le mot n'est pas anodin, puisque le petit groupe auto-baptisé « les entarteurs nantais désobéissants » conteste avoir prémédité son acte. Ce qui leur est néanmoins reproché par les gendarmes chargés de l'enquête, ouverte pour violence en réunion avec préméditation sur une personne missionnée par le service public. Les cinq entarteurs présumés seront entendus à ce sujet en janvier.

Mercredi 17 déjà, les mêmes (plus d'autres) s'étaient rassemblés devant la compagnie de gendarmerie de Nantes, où deux de leurs compagnons anti-aéroport étaient auditionnés dans cette même affaire. Mais pour un autre délit, celui dit du happy slapping. Les enquêteurs avaient découvert, sur Dailymotion et You Tube, une vidéo de la scène d'entartage. Un délit qualifié, en langage judiciaire, de « diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte à l'intégrité physique d'une personne ».

C'est en pistant l'adresse IP (le numéro d'immatriculation de l'ordinateur) que les gendarmes d'Ancenis avaient pu remonter jusqu'à l'identité des internautes. La machine incriminée a été saisie. Et l'enquête, simplifiée par les aveux assumés des auteurs présumés de l'entartage, se poursuit.

Agnès CLERMONT. Ouest France, mercredi 24 décembre 2008
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Débat antipub contre fils de pub


Jacques Séguéla et Xavier Renou sur France Info - Video de FranceInfo

David Abiker reçoit Jacques Séguéla (publicitaire) et Xavier Renou (altermondialiste). Avec eux, Augustin Scalbert (rue89.com) et Eric Mettout (lexpress.fr).
Son: Claude Niort et Philippe Merscher. Image: Jean-Michel Després

L'antipub Renou face au fils de pub Séguéla : vif débat

Rue89 20/12/2008 - Le publicitaire Jacques Séguéla face à Xavier Renou, porte-parole des désobéissants et militant antipub: le débat promettait d'être mouvementé. Il le fut, au micro de "Parlons Net", le club de la presse Internet de France-Info.com, dont Rue89 est partenaire.
Les intervieweurs de France-Info.com, Lexpress.fr et Rue89 étaient presque de trop, vendredi, dans l'émission de David Abiker, tant les deux hommes ont défendu avec verve leurs positions respectives. Pour Xavier Renou, "le néolibéralisme veut qu'on rende rentables tous les espaces possibles et qu'on soumette ceux qui sont potentiellement contestataires".
Jacques Séguéla, qui déclare avoir "toujours été pour les antipubs", dit au jeune militant: "Je vous aime bien, les anti... Si je pouvais vous conseiller un peu. Ne soyez pas négatifs sur tout. Vous finissez par emmerder le monde."
Une heure quinze de débat riche en échanges musclés.

La politique du pitre

Rire (jaune) ensemble - La BAC, brigade activiste des clowns
Le 17 décembre 2008 - Ils ont nettoyé la mairie de Neuilly au Kärcher, demandé un prélèvement d’ADN à des CRS, attaqué une base nucléaire de la Marine nationale... Ils, ce sont les “artivistes” de la BAC (Brigade activiste des clowns). Leur méthode ? Le second degré. Leur but ? Dénoncer les travers de notre société. Drôles, caustiques et déterminés, ils redonnent de la fraîcheur à l'action collective. On a réussi à en choper quelques-uns. d’abord l’interrogatoire. Les images compromettantes dans quelques minutes.

Ce soir de décembre, rendez-vous est donné au deuxième étage de l'immense Bibliothèque publique d'information (BPI), au Centre Pompidou. « Votre contact sera une jeune fille au bonnet rayé noir et blanc », indiquait le courriel. Le « contact » nous entraîne au rayon littérature. Soudain, des clowns surgis de nulle part arrachent des livres à des complices disséminés parmi les lecteurs. Sur leurs fausses couvertures sont inscrits au feutre des titres comme La Désobéissance civile, d'Henry Thoreau, La Société du spectacle, de Guy Debord, Le Droit à la paresse, de Paul Lafargue, L'Insurrection qui vient, du Comité invisible, et même « Le Sabotage des trains sous l'Occupation », d'Henri Krasucki et « L'Anarcho-autonomie pour les nuls ».

Un attroupement feutré se forme pour regarder les clowns déchirer les livres, les jeter dans une poubelle et faire semblant d'y mettre le feu avec de l'« essence pour autodafé ». A peine le temps de distribuer quelques tracts, et les clowns se retirent, laissant l'assistance médusée. Le happening silencieux ne dure que deux ou trois minutes. Juste le temps qu'il faut aux vigiles pour atteindre le rayon littérature avant de nous reconduire poliment vers la sortie.

“Il ne faut pas se mettre en danger, risquer sa santé mentale ou sa place dans la société en lisant n’importe quoi.”

Sur le parvis de Beaubourg, un jeune clown en képi justifie cette action de la BAC, Brigade activiste des clowns : « Comme Michèle Alliot-Marie, qui a dénoncé les lectures des terroristes de Tarnac, nous estimons que certains livres font mal penser, explique Bob Ino (c'est son pseudo). Nous avons voulu lui apporter notre soutien en prévenant les usagers de la bibliothèque qu'ils ne doivent pas se mettre en danger, risquer leur santé mentale ou leur place dans la société en lisant n'importe quoi. Tant pis s'ils ne nous ont pas compris, l'important c'est d'être présents pour les protéger, qu'ils se sentent encadrés. »

Fin du premier acte et du second degré. Réunis au café, les agents de la BAC dressent le bilan de l'action. Surprise : parmi les participants, aucun des fondateurs de la Brigade, de ceux qui lui avaient donné une certaine notoriété en dressant un autel devant le Val-de-Grâce, où était hospitalisé Jacques Chirac fin 2004, ou en allant nettoyer la mairie de Neuilly au Kärcher en novembre 2005. « Ils sont passés à autre chose », élude Bob Ino. Mais la flamme s'est transmise. Minimir a rejoint la BAC après avoir entendu parler des dé­filés de clowns organisés tous les 14 Juillet. Pamelatomique a été séduite par « le fonctionnement qui respecte l'autonomie des individus. Quand quelqu'un a envie de dénoncer quelque chose, il le propose. Si tout le monde est d'accord, on imagine une action et on la met en œuvre ». Groupe restreint et consensus obligatoire. Pas de chef, pas de porte-parole, pas de slogans. « Sinon, on défilerait entre Bastille et Nation, il y a des manifs tous les samedis », se marre Bob Ino.

“Dès que j’enfile mon nez rouge, je vois le monde autrement.”

Monter des interventions « ultra-désorganisées » nécessite cependant une sacrée organisation. Il faut concevoir les happenings, repérer les lieux, cultiver la discrétion, s'assurer de ne mettre personne en danger. Avant chaque action, une avocate est prévenue. Les clowns prennent bien soin de ne déchirer que leurs propres livres à la BPI ou de ne s'arracher que leurs propres vêtements lors d'une opération « soldes hystériques » dans un grand magasin parisien.

Pour chaque opération, les idées de chacun sont mises au pot pour aboutir à la scénographie définitive. A la BAC, on agit ensemble mais l'expression est individuelle. La métamorphose en clown, si elle est commandée par le choix de la dérision, offre bien des avantages. Elle ne trouble pas seulement la maréchaus­sée, elle ne permet pas seulement de contrôler son image, de rendre le groupe insaisissable (« Nous n'avons pas besoin de la presse, nous sommes notre propre média »). Elle offre à chacun la possibilité de créer son personnage, de jouer un rôle unique, même si aucun des « artivistes » présents n'appartient au milieu du spectacle. Pour Cap­sule, « il s'agit de faire émerger le clown qui est en nous. Dès que j'enfile mon nez rouge, je vois le monde au­trement ».

“L’action directe non violente brise les règles de convenance pour recréer du lien social, réenchanter le monde.”

Bob Ino revendique l'héritage du Théâtre de l'opprimé créé par le metteur en scène brésilien Augusto Boal, mais on pense aussi aux TAZ, « zones autonomes temporaires » théorisées en 1984 par le New-Yorkais Hakim Bey. Objectif : se réapproprier l'espace public. Créer des ensembles éphémères là où n'existent que des flux, là où chacun reste entre soi au milieu des autres. « L'action directe non violente brise les règles de convenance pour recréer du lien social, réenchanter le monde, théorise le clown Capsule. Dénoncer l'absurde par l'absurde, c'est plus corporel qu'intellectuel. »

Pas de dogme à la BAC. « On ne parle pas de politique. Les agents sont plutôt de gauche, mais plusieurs sensibilités sont représentées. Dont, bien sûr, les anarchistes. » Bob Ino accepte une filiation libertaire – l'action directe fut théorisée par le mouvement anarcho-syndicaliste à la fin du XIXe siècle. Mais il est difficile de définir le socle idéologique qui rassemble les membres de la BAC. Tout juste peut-on identifier leurs ennemis communs : la société de consommation, l'autoritarisme de l'Etat, l'armée, le nucléaire...

A l'occasion, les clowns de la BAC prêtent d'ailleurs main-forte et nez rouges à des collectifs amis, comme le réseau Sortir du nucléaire, qui les invita cet été à « attaquer l'île Longue » (la base des sous-marins nucléaires français dans le Finistère) cachés sous des baignoires en plastique. Manif contre le réacteur EPR à Dieppe, happening dans les locaux d'Areva près de Paris : les actions et les connexions avec les militants écologistes sont nombreuses. La clown Fredeuh appartient aussi aux Désobéissants, un collectif qui enseigne les techniques d'action non violente... créé par un ancien de Greenpeace, Xavier Renou.

“Voir des clowns se faire embarquer par des vigiles ou des CRS, ça interpelle forcément.”

Greenpeace fut un des précurseurs des nouvelles formes d'action directe qui ont émergé au milieu des années 1990, auxquelles on peut également associer Act Up et ses happenings ou Droit au logement et ses occupations d'immeubles. La BAC, comme les manifs de droite (lancées par les intermittents du spectacle sur le même principe de dérision), comme Macaq et Jeudi noir (qui s'attaquent aux problèmes de logement) ou les Faucheurs volontaires, en sont les héritiers et constituent ce qu'il est convenu d'appeler les « nouveaux mouvements sociaux ». Leurs méthodes inspirent maintenant des organisations habituées au parcours Bastille-Nation. En septembre, les Verts appelaient à une manif de droite pour célébrer la Star academy de TF1. Depuis quelques semaines, le NPA d'Olivier Besancenot, héritier de la LCR, a créé L'Appel et la Pioche pour organiser des pique-niques sauvages dans les centres commerciaux, annoncés à grand renfort de communiqués de presse.

De son côté, la BAC, fondée sur le modèle de la Rebel Clown Army britannique apparue lors du sommet du G8, a essaimé un peu partout en province : à Lille sa CAC40 (Chti armée des clowns), à La Roche-sur-Yon ses Greenpitres, à Marseille ses CRI (Clowns résistants d'intervention). A Chambéry son 73e BCA (Bureau des clowns affranchis) qui, le jour de sainte Edvige, demandait aux passants de remplir des fiches. Ces actions touchent-elles vraiment leur public ? Le sens de la dérision n'étant pas donné à tout le monde, les clowns courent le risque de ne prêcher que les convaincus. Bob Ino s'en défend : « Nous ne cherchons pas à conscientiser les gens. Voir des clowns se faire embarquer par des vigiles ou des CRS, ça les interpelle forcément. » Il est trop tôt pour juger de l'efficacité de ce militantisme postmoderne, fruit du libertarisme du XIXe siècle, du situationnisme des années 1970 et de l'activisme des années 1990. Mais il colle parfaitement à notre société de masse individualiste. Et il présente l'énorme attrait d'être drôle et festif. Comme dit Bob Ino : « C'est réconfortant d'être du côté de l'ordre, de la loi, des "bons". »

Samuel Gontier - Télérama n° 3075

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LABACALABPI, opération antiterroriste de la BAC
Video envoyée par LeCheneLibre

Le 3 décembre 2008, la Brigade Activiste des Clowns, pour soutenir l’œuvre salutaire d’Alliot-Marie, lance une opération antiterroriste à la BPI... et frappe un grand coup.
Elle est efficace, mais ne peut penser à tout ! Quand Alliot-Marie dénonce la possession de livres sulfureux par les membres de la "mouvance anarcho-autonome", elle oublie que ces ouvrages sont disponibles en bibliothèque !
Pour lui prêter main-forte, la BAC organise, à la bibliothèque du Centre Pompidou, un autodafé de livres dangereux...

Enseignants désobéissants

Le directeur de Louise-Michel de Saint-Jean-de-Védas, Bastien Cazals, est rappelé à l'ordre par l'Inspection d'académie alors qu'une quarantaine de confrères solidaires manifestent devant le rectorat de Montpellier; le 3 décembre 2008.

Désobéir pour l'Ecole

Notre ami Alain Réfalo (Hérault) a écrit à son inspecteur d'Académie pour lui signifier son refus d'obéir aux directives gouvernementales qui organisent le démantèlement rapide de l'Ecole publique. Avec cette lettre, il appelle les professeurs des Ecoles comme lui, et au-delà, tous les enseignants et parents d'élèves à entrer en résistance. La mayonnaise est en train de prendre, des lettres d'instituteurs informant leurs inspecteurs de leur entrée en désobéissance civile se multiplient, à Marseille, Toulouse...

La lettre d'Alain, avec les raisons de son combat

Neutralisation des nouveaux écrans publicitaires LCD à Paris

Le groupe Ras la pub vient de neutraliser, par des inscriptions à la peinture, (« RAS LA PUB », « NON MERCI ») les 4 écrans publicitaires LCD installés en grande pompe par la régie publicitaire Métrobus dans la station de métro Charles de Gaulle Etoile, à Paris. Le président de la RATP, Pierre Mongin, était venu lui-même inaugurer le dispositif le lundi précédent [1].

Ces panneaux, qui diffusent des images publicitaires animées ou fixes, sont destinés à envahir les couloirs du métro et les gares RER et SNCF au cours de l'année 2009. En plus d'être énergivores et de happer encore davantage l'attention des usagers, ces écrans sont munis d'outils (capteurs de visage) qui analysent les détails des publicités qui attirent le plus l'attention des personnes et mesurent leur audience. Un procédé digne des romans d'Orwell…

Le dispositif est, paraît-il, en phase de test. Eh bien, il semblerait que la réponse est claire: le cerveau des citoyens n'est plus disponible. Le public ne veut pas de ces écrans, qui sont un nouveau pas franchi dans le conditionnement publicitaire, pourtant déjà insupportable pour tout voyageur ayant un peu de respect pour son intégrité mentale. Il est grand temps que les dirigeants de la RATP comprennent que le métro a pour finalité de transporter des usagers d'un point à un autre, et non de les transformer en chair à canon pour publicitaires.

Seule solution pour la RATP : annuler le déploiement de ces nouveaux écrans (400 prévus dès le premier semestre 2009). Dans le cas contraire, nous nous réservons la possibilité de renouveler notre action. Il ne sera pas dit que la pieuvre publicitaire continuera d'étendre indéfiniment son empire sur les citoyens!
Paris, le 9 décembre 2008, 16h00

Groupe Ras la pub (contact : groupe.raslapub (à) gmail.com)

Le groupe Ras la pub, créé en 2008, a pour but de contrecarrer les nouvelles avancées du système publicitaire.
[1] http://www.01net.com/editorial/397944/la-pub-s-anime-sur-ecran-lcd-dans-le-metro-parisien/

Messieurs les élus, à vous de couper !


www.asso-arlp.org - Communiqué de presse – 12 novembre 2008

Ce mercredi 12 novembre 2008, des citoyens sont venus de toute l’Aquitaine pour manifester leur opposition à l’A65 et leur attachement au site des 9 fontaines, à Bostens (40), en venant casser la croûte devant la machine à défricher.
Résultat immédiat : après avoir dû stopper son activité du fait de la dernière action des Planteurs Volontaires le 28 octobre, le défricheur à reçu l’instruction de ne pas entamer les coupes qui devaient reprendre aujourd’hui et de quitter le lieu avec son tracteur. Le deuxième assaut est donc repoussé avec deux thermos de café et quelques sandwichs au saucisson !

Lors de la prochaine alerte, les opposants au projet seront de nouveau présents pour réclamer que la destruction de ce lieu soit assumée par les élus promoteurs de l’A65. Ils reviendront jusqu’à ce qu’un d’entre eux vienne inaugurer les travaux de défrichages.

A cette occasion ils poseront à nouveau trois questions, dont les réponses restent en suspens :
- Quand l’Etat rendra-t-il publique, comme l’exige la loi, l’analyse financière du projet qui permettrait de faire la transparence sur sa rentabilité économique ?
- Combien l’Etat et les collectivités locales vont verser à A’Liénor au nom de la rallonge demandée par le concessionnaire ? Le Canard Enchainé évoquait la somme de 300 millions d’euros, M Idrac, Prefet de Région, n’en a reconnu que 30.
- Que va-t-il être fait pour compenser les milliers de personnes qui habiteront à moins de 100 mètres de l’autoroute et pour qui aucune indemnisation n’est prévue ? Leur maison perd en effet 20 à 30% de sa valeur du fait du projet.

A Bostens, ou ailleurs, les opposants au projet A65 continueront à demander des réponses à ces questions.

Les photos de l’action - Contact presse : 06 61 57 24 90

Journée mondiale du climat : l’ours Paul Erre obtient l’asile climatique


L'ours "Paul Erre" obtient l'asile climatique - 29/11/08
Video envoyée par chichechambery

29 novembre 2008 - Samedi, dans le cadre de la journée mondiale du climat, le 73ème BCA (les clowns de Chambéry) ont accordé officiellement l’asile climatique à l’ours "Paul-Erre" sur le marché en présence du maire de la première commune libre de Savoie "sans nucléaire, ni effet de serre".

Ce matin, les militants de Chiche Chambéry ont mené plusieurs actions coup de poing aux côtés de "Sortir du nucléaire 73" et "Greenpeace Chambéry" pour dénoncer le passage d'un nouveau convoi de quatre wagons de déchets radioactifs. Vidéo ICI

Refus d’adn, procés de récidive à Angers

Lundi 24 novembre 2008 - Voici le tract d’appel au rassemblement du lundi 1 décembre 2008, 13h30 devant le palais de justice d’Angers Place Leclerc

Je suis interpellée pour la première fois le 7 mars 2007 suite a un banal (mais récurrent) contrôle de papiers par la police municipale d’Angers. Je me retrouve en garde à vue pour port d’armes de 6ème catégorie (opinel). Au commissariat on me demande mon ADN je refuse. Je passe donc au tribunal le 31 mai 2007. Je ne prends rien pour le port d’armes mais j’écope de 2 mois de prison avec sursis sur 5 ans pour le refus de prélèvement.

Suite à cette condamnation, je reçois le 24 mai 2008 une convocation à la gendarmerie pour... je vous le donne en mille, prélèvement ADN. Si vous avez bien suivi, la première fois on me demande mon ADN en tant que suspecte d’un délit, je refuse, je suis condamnée pour ce refus, et un an après, on me convoque pour un prélèvement à titre de condamnée… Ca tourne un peu en rond… ! Je ne me rends pas aux convocations (3 en tout). J’ai eu peu de temps après l’occasion de rencontrer tout à fait par hasard les gendarmes qui m’avaient convoqués, par chance ils étaient plutôt sympas et à priori plutôt d’accord avec moi.

Toujours est-il qu’ils m’informent que je vais probablement faire l’objet d’une fiche de recherche nationale...
Lire la suite sur Indymedia Nantes

L'antipub en actions : des enregistrements à savourer

La Pilule de Nova / Mercredi 3 décembre : les déboulonneurs

Marie-Andrée de Saint-André lance des appels à la résistance. Alors compagnons, formons les colonnes de l'armée de l'ombre et sabotons les trains du conformisme.
Un billet bien gratiné sur ces terroristes de l'ultragauche... Préparez-vous à la perquisition !

La 30ème action des déboulonneurs de Paris, par Télébocal en Nov. 2008

Deux grimpeurs, un pont de fer, des rails... une seule possibilité : le bloquer !

C'est le train du retour : il avait déjà été retardé de plus de 12 heures à l'aller, alors qu'il emportait 11 wagons de déchets nucléaires au centre de stockage de Gorleben, en Allemagne. Notre camarade Cécile avait d'ailleurs été arrêtée préventivement pour l'empêcher d'agir, mais d'autres antinucléaires avaient fait le travail. A son retour vers la France, le même train s'est trouvé bloqué 5 heures par Cécile et un camarade grimpeur. Histoire de montrer que l'on ne proteste pas une fois par an pour le gros transport vers Gorleben, mais à chaque instant, dès qu'un convoi se présente. L'action s'est soldée par 30 minutes de garde à vue, après que nos amis soient descendus volontairement dès qu'un alpiniste du service spécialisé de la police allemande est arrivé sur le pont. Ils avaient juste 2 banderoles (et pas de matelas isolant, par là-bas à cette époque sur une pont en fer, ça fait vite froid).
30 minutes de garde à vue pour 5 heures de retard... et probablement pas de poursuites, ou très faibles, comme à chaque fois que le rapport de force joue en notre faveur... vivement de semblables mobilisations en France !

Voir la video (en allemand)

www.desobeir.net

Premier coup de semonce : action anti EPR à Dieppe


Premier coup de semonce - Vidéo (17 mn) envoyée par DESOBEIR

Le film de l'action citoyenne pour un débat avant les décisions sur l'EPR2, au Conseil Municipal de Dieppe du 19 septembre 2008.
Au cours de cette réunion du Conseil Municipal devait être votée la motion entérinant la volonté de l'équipe municipale d'accueillir le deuxième réacteur EPR nucléaire français sur le site de la centrale de Penly, situé à 12 km de Dieppe, sur les côtes de la Manche ?
Comme dans toutes les villes ayant accueilli des centrales nucléaires, à Dieppe, on est habitué à ces «choix énergétiques» imposés par l'Etat, le gouvernement, les ministères et EDF et les industriels du nucléaire et du BTP... et les élus locaux, avant toute consultation citoyenne...

Collectif STOP-EPR2 : Stop.EPR2 (à) gmail.com

Un buste de Léopold II souillé avec de la peinture

Un groupe d'action, se dénommant "De Hand Van De Stoete Ostendenoare" (les Ostendais pas sages, ou quelque chose comme ça), a recouvert de peinture rouge samedi soir 15 novembre le buste du roi Léopold II situé Prinses Stefanie - en Prinses Clementinaplein, à Ostende.

Il s'agissait de protester non seulement contre les trous béants de la mémoire collective belge, et notamment les crimes abominables commis sur ordre du roi Léopold II au Congo belge dans la deuxième moitié du 19ème siècle, mais également contre le maintien de privilèges exorbitants à la dynastie royale, et d'abord le droit de conserver une immense fortune confisquée au peuple depuis sa prise de pouvoir. Le groupe, qui a revendiqué cette action par voie de communiqué, évoque notamment les "sangsues de la dynastie" et l'augmentation des dotations royales. Le groupe souligne qu'au moment où la famille royale s'enrichit encore davantage, "un enfant sur sept vit en Belgique sous le seuil de pauvreté et tant de Belges sont confrontés à la crise". Mais cette action survient dans un contexte plus large de mobilisation d'associations (comme le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde, CADTM) pour faire reconnaître les crimes du passé colonial belge, et éliminer ensuite toute représentation positive de celui qui fut sans doute le roi le plus sanguinaire de toute l'histoire belge.
Les services communaux ont nettoyé la statue dimanche matin.

Source : Les désobéissants, 17 novembre 2008

La destruction massive en action - 3ème essai du missile M51

14 novembre 2008. Tristesse et amertume

Nous avons essayé, nous nous y sommes opposés, mais malheureusement, c'est encadré des gendarmes mobiles procédant à notre interpellation que nous avons pu suivre le funeste sillage de l'engin de mort lancé dans le ciel des Landes. C'était hier, à 10h05, que le troisiéme tir d'essai du nouveau missile nucléaire d'attaque français M51 avait lieu et que les équipes de militantes et de militants, determiné-e-s à mener une inspection citoyenne pour obtenir son annulation, se sont heurtés aux colossaux moyens que l'état a mis en oeuvre, encore une fois, pour protéger sa puissance destructrice et violer de nouveau un traité international que la France a ratifié, le traité de non-prolifération.

Hier dans le Centre d'Essai de Lancement de Missile de Biscarrosse, ce sont ces images de la mort en action que l'on pouvait voir : video du 3ème tir expérimental du missile M51
en sachant qu'un jour, ce missile sera armé de ses 6 têtes nucléaires, dirigé vers des populations dans un quelconque endroit de la planéte et qu'à son point d'impact se seront des centaines de milliers de morts, un champ de ruine, une catastrophe écologique.

Video désolation et mort après 2 bombes A
Video 2 minutes du pire

Il y a un mois, la Russie aussi se glorifiait d'accroitre son potentiel destructeur :
http://fr.rian.ru/defense/20081022/117886372.html
http://fr.rian.ru/photolents/20081023/117905379.html
http://fr.rian.ru/defense/20081011/117682737.html

Au nom d'intêrets économiques dépassant largement les citoyens du monde, notre planéte est partout de plus en plus menacée.
Est - ce ce monde que nous voulons laisser à nos enfants?

Jean-Charles

Des "inspecteurs citoyens" pénètrent dans le centre d'essais des Landes pour retarder un nouveau tir du missile M51

Le Réseau 'Sortir du nucléaire' dénonce le tir de missile nucléaire M51 effectué ce jeudi 13 novembre et salue l'action des inspecteurs citoyens qui ont pénétré dans le Centre d'Essai des Landes.

Le troisième tir d'essai du missile nucléaire M51 a eu lieu ce jeudi 13 novembre en matinée. Comme lors des deux premiers essais de novembre 2006 et janvier 2007, les inspecteurs citoyens du Collectif Non au missile M51 ! ont tenté de retarder le tir. Au moins 6 inspecteurs citoyens ont réussi à pénétrer dans le périmètre du Centre d'Essai des Landes (CEL), en dépit d'un déploiement massif de gendarmes et de militaires. A notre connaissance, au moins 3 d'entre eux ont été arrêtés.

Une quinzaine de militants étaient présents devant le CEL. Cette action vise à attirer l'attention de l'opinion publique sur la relance de l'armement nucléaire, menée par la France dans une absence totale de transparence. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce ce tir de missile, et le programme d'armement dans lequel il s'inscrit qui constitue une violation du TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire). Ce traité, signé tardivement par la France en 1992, engage en effet les pays signataires à désarmer leur arsenal nucléaire.

En violation caractérisée du TNP, la France développe le missile nucléaire M51. Sous couvert d'une prétendue "modernisation" de l'arsenal existant, c'est à une véritable relance de l'armement nucléaire que l'on assiste. Le missile M51 est en effet constitutif d'un changement radical de doctrine : il s'agit d'une arme conçue pour être utilisée sur le champ de bataille. C'est là un renversement complet de la doctrine de la dissuasion nucléaire, renversement assumé par Jacques Chirac le 19 janvier 2006 dans son discours de l'Ile Longue et non remis en cause depuis.

Avec le missile M51, plus précis et donc permettant l'utilisation de bombes nucléaires de puissance réduite, le gouvernement français poursuit un objectif de banalisation des armes nucléaires et radioactives, et de leur usage. Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que toute arme nucléaire ou radioactive est dévastatrice, et entraîne de graves conséquences sanitaires à moyen et long terme. Les exemples récents des armes à l'uranium appauvri employées en ex-Yougoslavie et en Irak le démontrent. D'une portée de 6000 km, le missile M51 menace jusqu'à la Chine.

Cette nouvelle violation du TNP vient malheureusement confirmer le mépris du gouvernement français pour le droit international. En contradiction totale avec les dispositions du TNP, la France a ainsi signé le 30 septembre un accord de coopération sur le nucléaire civil avec l'Inde, un des 3 seuls pays au monde non signataires du traité. La France contribue ainsi à saboter purement et simplement le TNP, dans le seul but de vendre à l'étranger les réacteurs nucléaires d'Areva. Le Réseau 'Sortir du nucléaire' rappelle les liens indissociables entre nucléaire civil et nucléaire militaire, la technologie du nucléaire civil étant une passerelle directe vers la fabrication d'armes nucléaires.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les Français à exiger du gouvernement qu'il respecte enfin le Traité de Non-prolifération, en engageant la France dans la voie du désarmement nucléaire.

Contact : Xavier Renou, porte-parole du collectif « non au missile M51 » et du Réseau Sortir du Nucléaire – Tél. : 06 64 18 34 21.
Toutes les informations sur la campagne contre le M51 sur : http://www.nonaumissileM51.org

Communiqué du 13 novembre 2008 - Contact : 06.64.18.34.21
Réseau 'Sortir du nucléaire' - Fédération de 830 associations, agréée pour la protection de l'environnement

France-Allemagne : les antinucléaires bloquent un train de déchets nucléaires à la frontière pendant 12 heures !

7-8 novembre 2008. Il y a 4 ans, l'activiste Sébastien Briat mourait écrasé par un train de déchets nucléaires lors d'une opération de blocage qui tournait mal, du côté d'Avricourt. Bel hommage rendu à notre camarade que le blocage record de samedi : pendant 12 heures, des activistes anti-nucléaires sont parvenus à bloquer un nouveau train, ses 11 wagons plombés de 14 tonnes de déchets nucléaires et ses deux wagons de CRS. C'était cette fois au large de la gare de Lauterbourg, tout prêt de la frontière allemande.


Voir les photos

La police avait pourtant pris ses précautions : hélicoptères, compagnies de CRS, présence de gendarmes à toutes les étapes, entraînements au découpage de tubes métalliques (armlocks), perquisitions aux domiciles de militants à Karlsruhe, et arrestation préventive -pendant 24 heures !- de notre camarade Cécile, de Robin Wood, bien connue pour les nombreux blocages auxquels elle a participé (et quelques actions en France, aussi !).

Le train était parti du centre de retraitement (comprenez : d'extraction du plutonium) de La Hague, en Normandie, et se dirigeait vers le centre de stockage (comprenez : la poubelle nucléaire) de Gorleben, en Allemagne, via **Caen, Mézidon, Oissel, ***Rouen, Amiens, Arras, **Charleville-Mézières, **Metz, Reding*. Mais les anti-nucléaires veillaient. Première alerte, à Valognes. Des mesures de radioactivité sont relevées à la sauvette par des militants, qui constatent des taux 200 fois supérieurs à la radioactivité naturelle, et très supérieurs à ce qui est mesuré habituellement sur les transports de déchets nucléaires.

Samedi midi, dernier arrêt. Ce sont cette fois 4 militants, 3 femmes et un hommes, qui sont enchaînés à des tubes métalliques pris dans un bloc d'un mètre cube de béton et placé sur la voie de chemin de fer. 25 autres militants, dont des clowns activistes, veillent sur eux. Leur nom de lutte : Ja, wir können (le "yes we can" du nouveau président américain). Il faudra 12 heures aux policiers pour libérer la voie...

Pour envoyer un message de soutien à Cécile, qui est toujours emprisonnée :
Ecrivez à Peter Dickel dickel (à) ag-schacht-konrad.de avec le titre "Solidarität mit Cécile". Cécile parle Français.

Contact : transports (à) sortirdunucleaire.fr / La suite ici

30 Euros pour le "casse toi pov' con" d'Hervé à Sarkozy. Et pour 60 Euros, on peut rajouter une phrase ?

Hervé Eon, qui avait brandi en août une affichette portant la mention «Casse-toi pov’con» devant la voiture de Nicolas Sarkozy était poursuivi pour offense à chef d'Etat...
Il vient d'être condamné à une simple amende de 30 Euros par le tribunal correctionnel de Laval, pour "le principe". Mais quel principe, quand un chef de l'Etat qui fabrique chaque jour un peu plus la guerre civile entre les gens se permet d'insulter le premier opposant qui vient ?

Le parquet de Laval avait requis 1.000 Euros d’amende à l’encontre d’Hervé, un chômeur de 56 ans, ancien conseiller général PS à Laval, estimant lors de l’audience du 23 octobre que «lorsqu’on insulte le président, on insulte l’institution».

Hervé Eon a décidé de faire appel de cette condamnation. Son avocate, Me Dominique Noguères, avait plaidé la relaxe, estimant que le délit d’offense n’était pas constitué.

Hubert Védrine : un génocide qui fait tâche
Un million de vies, ça n'a pas de prix !

5 novembre 2008, palais de Justice de Paris, 24ème chambre, 9h

[ Dernières nouvelles, note de desobeir.net : Audience du 5 novembre : le procureur a requis plusieurs mois de prison avec sursis pour une accusée et plusieurs milliers d'euros pour l'autre accusé, animateur de desobeir.net (alors que notre site n'a PAS diffusé de video et n'a fait qu'un LIEN vers un article d'un media encarté : Rue89, voir ici "Tapis rouge sang pour H. Védrine"). Le député Noël Mamère est venu témoigner sur l'accusation de "happy slapping" et le coté liberticide de la loi, et Geraud de la Pradelle, spécialiste du droit humanitaire de la guerre, auteur de "l'imprescriptible" a témoigné sur l'implication française dans le génocide. Délibéré dans un mois. ]


Hubert Védrine demande réparation...

Secrétaire général de l'Elysée de 1991 à 1995, Hubert Védrine est l'un des responsables politiques français à avoir rendu l'Etat français co-auteur du génocide au Rwanda dans lequel périrent plus d'un million d'innocents. (1)

Le 28 novembre 2007, pour dénoncer cette complicité de génocide, le collectif Génocide made in France décorait Hubert Védrine de colorant alimentaire délébile.

C'est pour cette action que le collectif est poursuivi en justice ce 5 novembre.

A cette occasion, le collectif Génocide made in France produit un documentaire révélateur du rôle de la France au Rwanda, et appelle chacun à le diffuser le plus largement possible :

Vidéo Rwanda, un génocide made in France (en flash)

Plus de 14 ans après les faits et en dépit des nombreux éléments factuels révélés sur le sujet (3), aucun des responsables politiques et militaires français présumés complices du génocide des Tutsi au Rwanda n’a été inculpé. Constatant les limites de nos institutions et des moyens de revendication traditionnels, le collectif Génocide made in France a agi dans le but de rendre visible l'Inavouable.

En dépit de cette action rigoureusement politique, la défense d'Hubert Védrine manoeuvre pour réduire les faits à un acte de délinquance.

En effet, si l’ancien ministre a porté plainte le jour même pour « violences volontaires en réunion et diffamation », Xavier Renou et Mariama Keïta seront finalement jugés pour « happy slapping », « violence en réunion » et « atteinte à l’honneur »… Une fois de plus un criminel d’Etat tente de faire passer pour délinquants des citoyens vigilants et pacifiques.

A l’instar de la justice britannique relaxant l’association Greenpeace le 10 septembre dernier (2), la justice française estimera-t-elle « légalement justifiée » l’action du collectif Génocide made in France, au vu de la gravité des faits qui pourraient être reprochés à Hubert Védrine ? Le jugement tiendra-t-il compte de l’absence d’audition judiciaire à ce jour de l’intéressé alors que de nombreuses enquêtes le désignent coupable de complicité de génocide ? (3)

L’inculpation pour « diffamation » a t-elle disparu parce qu’elle aurait permis un débat de fond avec la comparution des témoins de notre choix, ou bien H. Védrine admettrait-il finalement son implication personnelle dans le génocide des Tutsi au Rwanda ?

En attendant qu’il se prononce sur cette question, ou se constitue prisonnier et passe enfin aux aveux, nous nous conformerons à sa volonté implicite en continuant à informer nos concitoyens du fait suivant : secrétaire général de l’Elysée de 1991 à 1995, membre du conseil de défense restreint en charge de la définition de la politique française au Rwanda, Hubert Védrine a soutenu en toute connaissance de cause, l’engagement politique, financier et militaire de la France aux côtés des génocidaires rwandais qui exterminèrent au moins un million de personnes en une centaine de jours de 1994.

(1) Biographie de Hubert Védrine
(2) Le Monde,13 septembre 2008
(3) Rapports - Bibliographie

Contacts presse :
Yvette 01 40 35 03 03 puis tapez 4 / Xavier Renou, 06 64 18 34 21.
contact (à) genocidemadeinfrance.com
Source : www.genocidemadeinfrance.com

Génocide made in France dénonce l’impunité dont bénéficient les complices français - politiques, militaires de haut rang, ambassadeurs - du génocide des Tutsi de 1994. Après une première action au Louvre, dont les bassins avaient été teintés de faux sang, des actions furent menées au Trocadéro où fut reconstitué un charnier symbolisant ceux du génocide, à la Cité de l’immigration avec l’inauguration en grande pompe d’une aile dédiée aux crimes de la françafrique, ou encore à la vente des effets personnels de François Mitterrand pendant laquelle furent proposés aux admirateurs de l’ancien Président de la République des machettes, crânes et autres souvenirs de la politique qu’il mena au Rwanda.

Vous reprendrez bien un peu de Vichy ?

Sommet européen sur l’immigration à Vichy – 3 novembre 2008. 6 personnes ont été interpellées cet après-midi alors qu’elles portaient des pyjamas rayés de déportés, siglés d’étoiles rouges à 6 branches marquées « étranger » ou « sans-papier », et qu’elles souhaitaient remettre aux policiers leurs cheveux coupés.

«Nous avons très bien compris le message du gouvernement français, qui n’a certainement pas choisi Vichy au hasard, alors nous venons l’aider à accélérer le processus en fournissant déjà nos cheveux...» déclare Xavier Renou, porte-parole du collectif «les oiseaux migrateurs». «On meurt à nos frontières, pour rentrer dans l’Europe forteresse ou parce que l’Europe forteresse livre parfois les demandeurs d’asile à leurs bourreaux. On traque les sans-papiers dans la rue et dans les soupes populaires, et même les maternelles, on enferme, on brutalise, on multiplie les camps dans toute l’Europe, on prélève l’ADN dans les commissariats… Et la crise économique s’étend, et on renforce sans cesse les lois contre les étrangers. Ca ne vous rappelle vraiment rien ?»


Photo de Yann Forget, 3 nov. 2008

Les camps de concentration des années 1940, le racisme d’Etat, la collaboration avec le pire ne sont pas tombés du ciel. Il a fallu habituer les populations à la barbarie, avec les crimes dans les colonies, puis à la faveur de la crise économique, désigner à la vindicte les populations les plus vulnérables. Avant même la défaite, la République avait mis en place les outils qui permettraient ensuite à Pétain de discriminer puis de déporter les Juifs, les Français d’origine étrangère, les étrangers et les autres catégories de déportés : l’expulsion d’étrangers, le refoulement des juifs allemands persécutés, la discrimination professionnelle contre les étrangers, le fichage, et puis les camps, dans le sud, pour les étrangers. Aujourd’hui, les mesures contre les étrangers ne cessent de croître, en dehors de toute logique rationnelle, et ne font qu’encourager l’arbitraire et le racisme dans l’administration et la population.

Contact : pour les Oiseaux migrateurs, Xavier Renou 06 64 18 34 21.

Plus d'infos et videos en page "On parle de nous"

Des clowns fichent la population pour la Sainte Edvige

Jeudi 16 octobre 2008 - Pour la Sainte Edvige, nous manifestions aux côtés des organisations oeuvrant pour la défense des libertés individuelles (collectif anti délation, ligue des droits de l’homme, sud-solidaires...) pour exiger le retrait du fichier Edvige qui organise le fichage généralisé de la population dès l’âge de 13 ans. De la mairie à la préfecture, nous étions une centaine à battre le pavé.

Plus tôt dans la journée, le 73e BCA (Bureau des clowns affranchis) organisait ce fichage de la population chambérienne. Si comme nous, vous le refuser, signez la pétition en ligne.

Source : Chiche Chambéry
Lire aussi : Recensement pour Edvige : c'est pas une blague?

Les Planteurs Volontaires bloquent le chantier de l’A65

Victoire temporaire, le déboisement est temporairement interrompu sur la zone protégée, mais nous serons là chaque fois qu'elle sera en danger.
Voir : FR3 aquitaine / France bleu gascogne 29/10 et 28/10 / Photos de l'action

Suivant les consignes du Conseil Régional d’Aquitaine, les Planteurs Volontaires occupent le site des 9 fontaines à Bostens, dans les Landes, situé sur le tracé de l’autoroute A65. Ce lieu classé Natura 2000, sur lequel vivent plusieurs espèces protégées, est bénévolement entretenu depuis plusieurs années par les bostensois, qui y font concilier, sans grande déclaration sur le « développement durable », respect de la nature et présence des hommes.

    
La campagne publicitaire de la région détournée par les manifestants

Les Planteurs Volontaires demandent à Alain Rousset, Président de la région, de venir symboliquement y couper le premier arbre, en signe de son engagement résolu à voir se réaliser le projet d’autoroute A65. Il a en effet acté la destruction de ce site en étant depuis plusieurs années, et contre toute logique écologique et économique, le principal promoteur de ce dinosaure autoroutier.
Dans l’attente de sa venue, les Planteurs Volontaires appellent tous les citoyens attachés à la protection de leurs milieux naturels et opposés à ce projet absurde à les rejoindre sur le site des 9 fontaines.
Communiqué de presse : 28 octobre 2008, Bostens (Landes)
Contact presse : Stéphane Paillaugue (06 07 98 47 53) www.asso-arlp.org


Photos : Le site des 9 fontaines : ici et et La campagne de communication du Conseil Régional d’Aquitaine

J'ai “volé” 492.000 Euros à ceux qui nous volent le plus pour les dénoncer et construire des alternatives de société

Le temoignage d’un activiste catalan de 32 ans qui raconte à la première personne comment il a décidé de lutter contre le pouvoir économique de la banque.

J'écris ces pages pour rendre public que j'ai exproprié 492.000 euros à 39 organismes bancaires à travers 68 opérations de crédit. En incluant les intérêts de retard, le chiffre actuel de la dette est de plus de 500.000 euros que je ne compte pas restituer.

Il s'agit d'une action individuelle d'insoumission à la banque que j'ai menée à bien de manière préméditée pour dénoncer le système bancaire et pour destiner l'argent à des initiatives qui alertent de la crise du système que nous commençons à vivre et qui essayent de construire une alternative de société.

Il s'agit d'une action étrangère à tout type de violence, que je revendique comme une nouvelle forme de désobéissance civile à la hauteur des temps qui courent. Quand le financement à la consommation et la spéculation sont dominants dans notre société, quoi de meilleur que voler à ceux qui nous volent et distribuer l'argent entre les groupes qui dénoncent cette situation et construisent des alternatives ?

Comment ai-je pu obtenir tant d'argent sans propriétés ni avals bancaires?

Après quelques recherches et essais, au printemps 2006, j'ai décidé de faire avancer cette idée en faisant croire, selon les cas, aux diverses banques, caisses d'épargne et établissements financiers de crédit que je voulais rénover mon appartement ou acheter une voiture. Dans quelques cas, ce fut aussi par le biais d'une entreprise créée dans le but de justifier certains investissements comme l'achat de matériel audio-visuel pour une entreprise de production audiovisuelle. L'avantage de demander un prêt pour une entreprise est que la dette, même s'il s'agit d'une entreprise unipersonnelle, n'apparaît pas dans ton historique de dette personnelle, de sorte que tu peux augmenter ton endettement indéfiniment sans que le CIRBE (système d'information sur les dettes de la banque d'Espagne) le détecte. Il existe d'autres manières de tromper le CIRBE que j'expliquerai à qui veuille effectuer une action dans un but semblable à la mienne.

Ces prêts étaient sollicités sans aucune garantie d'autre personne ni d'aucune propriété, simplement avec ma signature. Avec une profession inventée et une bonne fausse fiche de salaire qui faisait croire que je gagnais largement pour accéder au financement. Le quid de la question est que les banques n'ont aucune manière de vérifier si une fiche de salaire que tu leur présentes est réelle ou non, pourvu que l'entreprise et la personne existent réellement.

Il fallait aussi présenter les extraits bancaires adéquats, que j'obtenais en faisant circuler l'argent de comptes d'entreprise à des comptes personnels à travers des transferts de salaires pour simuler des entrées d'argent, ce que les banques ont cru. Dans quelques cas ils me demandaient le contrat de travail, la déclaration d'impôts ou mon historique de vie salariale de la securité sociale. A mes entreprises ils demandaient les déclarations de la TVA trimestrielle et, si elles avaient plus de une année, la déclaration d'impôt des sociétés.
A tout ceci on peut répondre adéquatement, et parfois avec des informations réelles. Si non, avec une imprimante, photocopieuse, ciseaux et scotch, on fait des merveilles ! Dans quelques cas, j'ai dû acheter la voiture pour laquelle j'avais sollicité le prêt, et finalement j'ai tout vendu avant de cesser de rembourser pour qu'ils ne puissent rien réquisitionner pour impayé et ainsi avoir plus de fonds pour financer les luttes.

Cela surprendra que j'ai obtenu 492.000 euros sans aval bancaire ni garanties, dans un contexte de contraction du crédit. C'est une démonstration de comment la banque promeut l'endettement des familles au-dessus de tout contrôle et de toute mesure de prévention de risques et de sens commun.

Comme conclusion, il y a un fait qui peut nous aider à comprendre les possibilités et les opportunités de ce type d'action : les banques et les organismes financiers ont besoin d'accorder des crédits, parce que c'est une de ses principales manières d'obtenir des bénéfices et parce que, comme nous avons déjà expliqué dans un autre article précédent, le système financier a besoin de faire signer toujours plus de crédits pour pouvoir créer toujours plus d'argent. C'est une roue que ne s'arrêtera jamais jusqu'à ce que le système s'effondre. Pour notre part, au lieu de continuer à aider faire tourner la roue en demandant des crédits pour produire ou pour consommer, nous avons l'opportunité et la responsabilité de mettre du sable dans les engrenages, en faisant croire que nous voulons des crédits et qu'ils peuvent ainsi créer cet argent grâce à nous. Ensuite, ne restituant pas les prêts, nous faisons disparaître cet argent et celui qui avait été créé du néant, à partir de la simple signature de l'emprunt banquaire. Le système fonctionne à partir de la confiance et si au moyen d'actions comme celles-ci, nous parvenons à semer la méfiance, nous pourrons l'abolir (le détruire ?) !

Pourquoi cette action ?

La crise que nous avons expliqué dans des articles précédents [de la présente revue CRISI, voir les articles complets en anglais et espagnol sur voir www.17-s.info] était prévisible, particulièrement dans sa partie de déclin énergétique ou "pic du pétrole". Il y a trois ans j'ai connu les reflexions sur le pic pétrolier et j'ai pensé qu'au moment où se déclencherait la crise il serait fondamental que nous soyons préparés. Cela pourrait être une occasion pour un changement social, un moment historique dont on devait profiter. Mais si nous ne nous préparions pas, le futur pourrait être bien pire que ce qui nous arrive maintenant, puisque la gestion de la pénurie gérée par les pouvoirs économiques et politiques pourrait nous emmener vers un nouveau fascisme.
Souvent, un des problèmes actuels que nous trouvons quand nous parlerons de transformation sociale est qu'il nous est difficile d'identifier les ennemis principaux. Non en vain, ils jouent bien leurs cartes pour qu'il nous soit difficile de les identifier. Comme nous avons vu dans l'article sur le système financier, il y a des mécanismes dissimulés et pervers qui font qu'une minorité contrôle la création d'argent et, à partir de là, font que le système économique aille au rythme qui les intéresse le plus. Démasquer cette minorité, ce système bancaire qui nous emmène à l'effondrement écologique, me paraissait fondamental et ça a été une motivation claire pour effectuer cette action d'insoumission financière et la rendre publique.
Une autre raison de poids a été de pouvoir renforcer les mouvements sociaux pour qu'ils puissent être préparés pour la crise, en essayant des alternatives qui puissent se transformer en exemple d'un mode de vie viable quand celle-ci éclatera. Je croyais que pour ceci il fallait davantage d'argent que celui que nous pouvons obtenir par d'autres moyens, puisque, selon mon expérience dans les mouvements sociaux, un des facteurs importants qui limite les projets transformateurs a été toujours le manque de capacité économique pour lancer des projets stratégiques au moment opportun et les maintenir dans le temps.

Ces dernières années beaucoup alternatives de société se mettent en marche depuis la pratique et sans idées dogmatiques. Il y a beaucoup d'initiatives qui, depuis l'autonomie et l'autogestion, recherchent des modes de vie dans lesquels elles croient comme alternative au système capitaliste actuel. Il y a des efforts clairs et décidés pour se coordonner et s'organiser ensemble en réseau, commençant à mettre en pratique un autre modèle de société. Des chemins sont déjà commencés, faut maintenant les maintenir et les renforcer.

A qui est allé l'argent ?

Une fois commissions payées, intérêts, notaires, impôts et frais divers en rapport avec l'action et qui ne font pas partie de l'argent disponible pour le changement social, il reste quelque 360.000 euros qui ont été destinés, entre autres, à la publication que tu as entre les mains. Le reste est allé à diverses actions et initiatives destinées tant à faire prendre conscience sur la crise systémique (énergétique, alimentaire, économique…) comme, plus spécialement, promouvoir un mouvement social large qui mette en marche d'autres manières de vivre en société en même temps qu'il fait face au modèle capitaliste actuel, et ayant pour but de le remplacer.

Je ne donnerai pas de détails dans ce document pour ne pas créer de problèmes aux projets qui ont reçu cet argent sans être responsables de cela, mais je confie que la mémoire des personnes avec laquelle j'ai partagé ces derniers moments activera le bouche-à-oreille pour que beaucoup de gens puissent savoir avec certitude que les fonds ont été orientés en ce sens.

Un appel à l'action

Cette action veut être surtout un appel pour que chacune s'interroge sur ce qu'il peut et veut faire pour changer l'état des choses parmi ce qu'il est possible ou même ce qu'il pourrait paraître impossible de faire…
Si j'ai mené à bien cette insoumission financière, en risquant ma liberté pour démontrer que le système économique est plus vulnérable que ce qui paraît et pour obtenir cette somme d'argent pour la construction d'alternatives, peut-être beaucoup d'autres personnes pourront en faire autant et même plus, si elles croient en elles-mêmes, si elles savent se libérer des fausses peurs que le système nous inculque avec prémeditation et si elles voient clairement que seulement nous, les gens, depuis en bas, nous pouvons changer l'état des choses.
En prennant l'exemple de l'action que j'ai mené à bien, chacun, selon son contexte personnel et économique, peut se rendre compte qu'il y a des choses qui sont à sa portée :

* Les locataires, qui souffrez de l'augmentation des prix (qui vient habituellement après l'augmentation des prix d'achat de l'immobilier) vous pouvez vous rassembler pour entamer une grève de loyers comme celle des années 1930 et 31 ; il y a déjà des gens qui pensent à cela…
* Si vous payez un prêt hypothèquaire depuis quelques années et vous il reste beaucoup de temps de travail dans un poste qui vous n'aimez pas, vous pouvez peut-être cesser de rembourser le prêt et squatter votre propre maison. Si vous le faites seul peut-être aurez-vous un problème (mais pas bien plus grand que celui que vous aviez déjà et en outre vous pourrez réorienter votre vie à ce qui vous aimez et ce qui est cohérent avec vos idées et vocations), mais si beaucoup de gens sont organisés, ce sera la banque qui aura un problème…
* Si vous êtes des personnes impliquées socialement et que vous voulez collaborer avec les mouvements sociaux, vous savez maintenant déjà que vous avez l'option de solliciter quelques prêts et ne pas les payer pour ainsi financer les luttes, tout en créant des problèmes au système financier. Il y a des manières de le faire sans recevoir pour cela aucune accusation pénale, il serait question de le faire à une échelle plus petite que la mienne et de ne pas le rendre public. Dans ce cas vous je peux vous donner un coup de main, ha ha.
* Si vous êtes déjà en chemin de devoir vivre sans compte bancaire parce que vous avez reçu une condamnation ou amende (de celles qui abondent tellement actuellement) que vous ne voulez pas payer, pourquoi ne pas exproprier un peu d'argent à la banque avant qu'arrive le moment de ne plus avoir de compte courant ?

Bien sûr, en faisant ces choix ou tout autre que vous puissez imaginer vous serez insolvables à vie (ou temps que survit ce système financier en crise…), de sorte qu'il serait recommandable que vous le pensiez comme idée accompagnée d'un plan personnel pour vivre d'une autre manière, sans comptes courants ni propriété.

* De toute façon, si vous ne pouvez ou ne voulez pas mener à bien aucune des actions précédentes, il y a deux choses plus simples que tout le monde peut et devrait faire le plus rapidement : ne solliciter aucun crédit et retirer l'argent de la banque.

En maintenant des prêts, cartes de crédit et comptes courants, nous sommes complices des banques qui représentent le coeur d'un système capitaliste qui sème la destruction sur la planète, la pauvreté et l'esclavage de nos vies. Retirer l'argent de la banque est une chose que toute personne peut faire en s'organisant simplement un peu pour gérer ses paiements et encaissements d'une autre manière.

Et si cet appel arrive tard parce qu'il y a des dettes que tu n'as pas pu payer et que tu apparais déjà dans les listes de mauvais payeurs des banques… pourquoi ne te mets-tu pas en contact avec moi pour que nous montions un syndicat de mauvais payeurs? Il y a davantage de personnes inscrites dans les listes des mauvais payeurs que dans celles du chômage… et vivre sans compte courant est un art qu'il vaudrait la peine de partager !

Ce que je vais faire dorénavant.

Au moment ou j'écris ce communiqué public il n'y a encore aucune accusation pénale contre ma personne, fait qui prouve que j'ai pu mener à bien l'action jusqu'à la fin hors de tout contrôle ou soupçon policier. De toute façon, selon le système judiciaire de l'état espagnol (et sans compter avec sa motivation éthique), à partir de cette confession devrait m'accuser de grande escroquerie (considérée à partir de 50.000 euros) et d'insolvabilité punissable (aussi appelée soulèvement de biens). Par la première accusation je peux me voir emprisonné entre 2 et 6 ans, et par la deuxième entre 1 et 3 ans. Je préfère revendiquer cette action publiquement comme désobéissance civile pour que tout le monde puisse savoir ce qui peut être fait et pour questionner le système financier au lieu de le dissimuler comme me recommanderait toute personne qui pense d'abord à son intégrité personnelle.

Puisque ma position est clairement de reconnaitre et défendre moralement et politiquement mon action et puisque je ne pense pas que le système judiciaire est légitime pour me juger (car il fait partie d'un système politique totalement antidémocratique à cause de sa dépendance des mêmes pouvoirs économiques que je dénonce par mon action), j'ai décidé d'accompagner cette explication publique de ma disparition physique. De cette manière j'éviterai que de possibles représailles contre ma liberté ou ma personne m'empêchent de continuer à défendre et expliquer ces faits publiquement et je continuerais actif dans les mouvements sociaux catalans à partir de la participation virtuelle tant que je me trouverais physiquement dans un autre lieu du monde depuis lequel je prendrais aussi part aux luttes sociales.

Par la suite, je me réserve la possibilité d'apparaître à nouveau physiquement en territoire catalan, si la société civile catalanne est préparée pour défendre la liberté des personnes qui faisons face publiquement aux pouvoirs économiques et politiques de notre société.

Et si un jour, par volonté propre ou non, je suis jugé, j'annonce que le seul verdict que j'accepterai sera l'absolution par considération du tribunal que mon action n'est pas constitutive d'infraction, en raison de sa motivation morale et solidaire contre les acteurs qui font davantage de dommages que de bien commun. De plus, je ne négocierai pas de peines plus réduites afin d'éviter une peine de prison, et je ne payerai pas de caution ni d'amende, pas plus que je négocierai la dette. Si l'état est incapable de sortir de la pression des pouvoirs factuels, que tout le monde le voie en maintenant une personne comme moi en prison.

Maintenant, vous pourrez connaître mon identité et me contacter via le site http://www.17-s.info où vous pourrez aussi trouver une information plus détaillée.

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Plus d'infos au sujet de la crise financière, à voir absolument

- L'argent-dette, petit film lumineux de 52 mn qui explique comment les banques créent de l'argent qui n'existe pas

- L'analyse du film par Arrêt sur images

- L'ile des naufragés, petite histoire pour comprendre le mystère de l'argent

- La réponse de VGE, un des responsables de la crise, qui a fait passer la France en 1973 sous la coupe des banques privées

- Et l'analyse de la crise par Yves Cochet il y a quelques jours devant l'Assemblée nationale, où il remet en question certaines croyances de l'auguste assemblée et avance les solutions à mettre en oeuvre (la décroissance entre au parlement !)

Robin Banks contre la phynance

"J’AI VOLÉ 492000 EUROS à trente-neuf organismes bancaires à travers soixante-huit opérations de crédit. Si on y ajoute les intérêts, la dette dépasse aujourd’hui les 500000 euros. Je ne la paierai pas." Au moment où les États s’apprêtent à socialiser les pertes de la haute finance spéculative pour la sauver d’une crise mondiale sans précédent, un jeune Catalan tire sur l’ambulance et se vante d’avoir détourné un joli paquet de fric. Pour l’injecter dans « des mouvements sociaux qui construisent des alternatives » et dans la publication d’un journal éphémère, Crisi, dont 200000 exemplaires ont été distribués gratuitement le 17 septembre dernier dans toute la Catalogne. Gros titre du canard sauvage : « Tu penses que les banques te volent ? Rends-leur la monnaie de la pièce. » Enric Duran, Robin des banques en cavale, risque jusqu’à dix ans de prison. Il a répondu en exclusivité aux questions de CQFD.

D’où vient l’idée de demander tous ces crédits sans intention de les rembourser ?
Un ami m’avait expliqué que les banques n’ont pas les moyens de vérifier les fiches de paie d’un client qui sollicite un crédit. Elles vérifient juste que son employeur existe bien.Il y a trois ans, après m’être intéressé à la crise énergétique et à sa relation avec un système économique qui, en poursuivant une croissance exponentielle, est condamné à aller de crise en crise, j’ai voulu mettre en pratique ce savoir. Après quelques coups d’essai, je me suis lancé. Jusqu’à engranger 492000 euros, extorqués à travers soixante-huit opérations de crédit à trente-neuf organismes financiers. Ça m’a coûté quinze heures de boulot hebdomadaire pendant deux ans et demi d’activité intense. J’ai abusé ceux qui abusent de nous avec le crédit à la consommation. J’ai emprunté de l’argent sous prétexte d’acheter une voiture, de réhabiliter mon appartement. J’ai aussi monté des boîtes fictives pour obtenir des prêts plus importants. L’avantage, dans ce cas-là, c’est que ton nom n’apparaît même pas dans le fichier des mauvais payeurs de la Banque d’Espagne !

Lire la suite dans le CQFD n°60, octobre 2008.

Désobéir à la finance : ATTAC Allemagne occupe la Bourse de Francfort

27 octobre 2008 : voir la video

Des militants d'Attac font irruption à la Bourse de Francfort

28/10/2008 - Une vingtaine de militants du mouvement Attac ont fait irruption à la Bourse de Francfort pour dénoncer le fonctionnement des marchés financiers et ont réussi à déployer une banderole aux couleurs de l’association altermondialiste sur l’écran géant diffusant l’évolution de l’indice DAX.

FRANCFORT (Reuters) - Une vingtaine de militants du mouvement Attac ont fait irruption à la Bourse de Francfort pour dénoncer le fonctionnement des marchés financiers, a constaté un journaliste de Reuters.
L’incident a duré quelques minutes. Les manifestants ont réussi à déployer une banderole aux couleurs de l’association altermondialiste sur l’écran géant diffusant l’évolution de l’indice DAX.
Trois agents de sécurité ont rapidement évacué les fauteurs de trouble, qui portaient des banderoles appelant à "désarmer les marchés financiers" ou soulignant que "nos vies et l’environnement valent plus que vos actions".
Selon un trader, qui a dénombré entre 20 et 25 manifestants, les protestataires ont répandu des milliers de tracts au sol avant de partir.
Dans un communiqué réclamant la fermeture du "casino boursier", l’organisation Attac écrit que "la crise financière est un symptôme d’un mal plus profondément enraciné : celui d’un système économique qui même lorsqu’il fonctionne correctement subordonne tous les objectifs sociaux à la valeur pour les actionnaires et aux profits des investisseurs, au détriment des emplois, de l’égalité sociale et de la protection de l’environnement".
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