Un avant goût des actions à Paris en décembre… Des kayakistes bloquent un brise-glace de Shell!

Photo Julie Celnik

Le 30 juillet 2015 – Plusieurs dizaines de militants, grimpeurs et kayaktivistes, se sont mobilisés pour bloquer le départ d’un brise-glace de la multinationale pétrolière Shell. 13 militants de Greenpeace sont suspendus au pont St Johns, dans la zone industrielle de Portland, tandis que des dizaines d’activistes en kayak se sont rassemblés sous le pont, et organisent une « blocade ».

« Shell No », « People versus Shell », « Protect the Arctic » et « Cascadia Rise » sont quelques uns des slogans inscrits sur les bannières qu’on peut apercevoir sous le pont St Johns, actuellement occupé par des militants écologistes.

Dans la nuit du mardi 28 juillet, 13 militants de Greenpeace se sont suspendus au pont St Johns, dans la zone industrielle de Portland, pour empêcher le départ du Fennica, brise-glace affrété par la compagnie pétrolière Shell. Le brise-glace, arrivé à Portland il y a quelques jours (pour subir des réparations), devait repartir ce matin pour rejoindre deux autres plateformes de la flotte pétrolière de Shell, en route vers l’Arctique.

La compagnie compte en effet y effectuer des forages pétroliers, en dépit des risques environnementaux très importants dans cette région. D’après le Département de l’Intérieur des Etats-Unis lui-même, le risque pour qu’au moins une marée noire ait lieu en cas de forages en Arctique est de 75%. Le gouvernement Obama a pourtant donné l’autorisation en mai dernier à Shell pour commencer la prospection de puits de pétrole vers la cote Nord-Ouest de l’Alaska. Le bureau géologique étatsunien (US Geological Survey) a estimé les réserves de l’Alaska à 26 milliards de barils, et Shell a déjà investi 7 milliards de dollars dans l’Arctique.

Les ONG écologistes (Greenpeace, Rising Tide, The Sierra Club, …) s’opposent à ces forages à la fois en raison des risques environnementaux locaux liés à l’extraction off-shore (marée noire), mais aussi en raison de l’impact sur le réchauffement climatique que provoquera l’exploitation de ces réserves de pétrole.

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13 Activistes de Greenpeace suspendus au pont St Johns, Portand, Oregon © Julie Celnik

 

Plusieurs manifestations et action de désobéissance civile ont eu lieu à Seattle en mai et juin dernier, pour empêcher la plateforme de forage, Polar Pioneer, de quitter le port, sans succès. Cette fois-ci, c’est au tour des habitants de la région de Portland de prendre le relai : des manifestations ont été organisées en centre-ville depuis l’arrivée du brise-glace, il y a quelques jours. Mais les manifestations ont laissé place aux « sit-ins » en raison du départ imminent du navire. Ce mercredi 29 juillet vers le pont St Johns, on peut identifier deux équipes d’activistes : les kayaktivistes, (ou activistes en kayak) et les grimpeurs. Ces derniers sont suspendus au pont, avec vivres et couches pour rester en place plusieurs jours si nécessaire. Pour des raisons de sécurité, le navire est bloqué à quai et ne peut passer sous le pont tant que les activistes y sont encordés. Les kayakistes, qui pagayent aux abords du pont, ont passé la journée à encourager les grimpeurs, en attendant de pouvoir bloquer le navire depuis l’eau.

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Rassemblement au bord de l’eau pour observer les militants suspendus au pont © Julie Celnik

D’autres militants se sont rendus à la mairie de Portland, pour demander le support du maire, Charlie Hales, dans cette lutte contre Shell. Portland, et plus largement la région du Pacifique Nord-Ouest, occupe une place de leader dans les luttes environnementales et sociales aux Etats-Unis. Les mouvements sociaux sont particulièrement actifs dans cette région appelée Cascadia, et la conscience environnementale y est probablement plus forte que nul part ailleurs aux USA.

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Bannière anti-Shell et drapeau de la Cascadia, biorégion englobant le Pacifique Nord-Ouest © Julie Celnik