Des militants de Greenpeace interpellés dans la centrale de Fessenheim

Greenpeace dans la centrale de Fessenheim

Greenpeace dans la centrale de Fessenheim

Le 18 mars 2014. Une soixantaine d’activistes de Greenpeace se sont introduits, ce matin à 5 h 50, dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin.

En début de soirée, mardi, les 56 militants étaient retenus dans treize gendarmeries dans les bourgs autour du village de Fessenheim, dans une zone s’étendant jusqu’à Mulhouse. Les auditions ont commencé en fin d’après-midi, a confirmé l’un des avocats de l’organisation écologique. Un des activistes qui s’était blessé au bras en franchissant un grillage a dû subir des points de suture mais est sorti de l’hôpital et se trouvait, mardi soir, aussi en garde à vue.

UNE INTRUSION « VIOLENTE » SELON EDF

Tôt dans la matinée, sous la surveillance d’un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait le site situé en bordure du Grand Canal d’Alsace, les militants ont déployé, sur le couvercle de la cuve du réacteur n°1, une banderole de 400 m2 « Stop risking Europe », dénonçant la menace que font peser les centrales vieillissantes en Europe. D’autres militants avaient pris position sur le toit de la piscine. Selon le directeur de la centrale de Fessenheim, Thierry Rosso, les antinucléaires ont utilisé « un camion de 19 tonnes avec un système de bascule » qui leur a permis de passer au dessus de l’un des grillages. L’intrusion « violente », selon la direction d’EDF, n’a remis en cause « ni la sûreté ni la production » de la centrale.

« Plus de 60 militants de 14 nationalités manifestent en occupant la plus vieille centrale française pour dénoncer le risque que fait courir le nucléaire français à l’Europe entière, et pour rappeler l’impérative nécessité d’une vraie transition énergétique en France », explique de son côté Grenpeace dans un communiqué.

EELV SE FÉLICITE D’UN « COUP D’ÉCLAT »

L’organisation écologique veut peser dans le débat français sur la transition énergétique et rappeler la promesse faite par François Hollande de fermer la centrale alsacienne de Fessenheim d’ici à la fin de 2016 et plus globalement, celle de réduire à 50 % en 2025 la part du nucléaire dans l’électricité. Les mouvements écologistes, dont Greenpeace, demandent, pour leur part, la mise à l’arrêt immédiate des deux réacteurs de 900 MW, en service depuis 1977.

Après leur action, ils ont reçu les félicitations d’Europe Ecologie-Les Verts qui, dans un communiqué, a salué un « coup d’éclat qui met en lumière la fragilité de nos installations nucléaires ».

Début mars, près de 200 militants de l’organisation écologique avaient mené simultanément des actions contre les centrales nucléaires du Bugey (Ain) et de Gravelines (Nord) en France ; de Tihange, en Belgique ; Beznau, en Suisse ; Garona, en Espagne ; Borssele, aux Pays-Bas ; et Oskarshamn, en Suède. L’ONG voulait dénoncer la vétusté et la dangerosité, selon elle, d’un parc de 151 réacteurs en fonctionnement en Europe, dont « 66 ont plus de trente ans et 7 ont été mis en service il y a plus de quarante ans ».