Sabotage en règle de la conférence d’un ministre de la santé… criminel

Le ministre de la santé confronté à un de ses détracteurs

Le ministre de la santé confronté à un de ses détracteurs

17 mars 2014. En Grèce, le droit à la santé de la population est sacrifié pour payer la dette odieuse et illégitime contractée par les gouvernements néolibéraux pour acheter des armes et remplir leurs poches…

Le ministre de la santé grec fut confronté a une forte hostilité lors de sa visite à l’Université de Londres. La politique d’austérité extrême mise en place par Adonis Georgiadis est fortement contesté. Celle-ci aboutie concrètement à ce qu’une partie de la population grecque ne puisse plus se soigner, notamment les plus pauvres.

Les politiques du gouvernement « tuent et Mr Georgiadis est là pour promouvoir la souffrance de notre peuple. Ce n’est pas en notre nom !« , ont dit les travailleurs et étudiants grecs au ministre de la santé Adonis Georgiadis.

Adonis Georgiadis était à l’Imperial College de Londres, sur l’invitation de la Société hellénique de l’université, pour s’exprimer sur le thème de « Renverser la tendance: le chemin difficile depuis la crise profonde dans l’UE vers la présidence grecque, et le chemin à parcourir« . Alors que le ministre a commencé à parler, les membres du public ont commencé a lui crier des slogans, en grec et en anglais, en particulier sur ses références à l’Argentine et au Venezuela en tant que modèles que la Grèce doit éviter.

« Vous savez quelque chose à propos de la démocratie« , a déclaré le ministre, à qui un étudiant a répondu: « Vous ne savez rien de la réalité. » Un autre a dit: « Nous ne savons rien au sujet de votre démocratie, du moins dans la manière dont vous la comprenez. »

A un moment, le ministre a quitté le podium pour contester l’un de ses détracteurs.

 

Quand il est devenu impossible pour le ministre de poursuivre, Zoe Mavroudi, actrice, dramaturge et scénariste, a été invitée à lire un texte. Sorti l’année dernière, Ruines, le documentaire de Zoe Mavroudi raconte l’histoire de plus de 30 femmes qui ont été persécutées comme des « prostituées infectées par le VIH » dans une campagne orchestrée politiquement dans la perspective des élections générales de mai 2012.

S’adressant aux médias grecs ce lundi, Georgiadis a déclaré il y avait « un groupe d’étudiants grecs qui étudient à Londres et qui apportent la misère à l’étranger« . Invité à dire si les manifestants étaient gauchistes, le ministre les a décrits comme des « marchandises d’exportation grecques à la culture européenne« . Il a ajouté que « les étudiants du Syriza à Londres devraient aller en Corée du Nord ou à La Havane« .

Le texte des travailleurs et étudiants Grecs de londres, lu par Zoe Mavroudi :

Une tragédie grecque moderne

Nous avons été invités aujourd’hui pour « célébrer » « Renverser la tendance: le chemin difficile depuis la crise profonde dans l’UE vers la présidence grecque, et le chemin à parcourir« . Malgré les connotations positives, l’invité d’honneur de cet événement, le ministre de la santé M. Adonis Georgiadis, appartient à une classe politique qui pousse le peuple grec dans plus de désespoir, faisant en sorte que notre pays ne puisse jamais sortir de la crise.

M. Georgiadis se présente avec un bilan honteux en tant que ministre de la santé. Sa première action (Juillet 2013) fut de rétablir de décret de santé 39A, qui prévoit un dépistage forcé pour les maladies infectieuses sous surveillance de la police, et qui vise les consommateurs de drogues, les travailleurs du sexe, les victimes de la traite, les personnes séropositives et les migrants.

Cette action et le décret ont été fortement (et sans surprise) condamnés par les principaux organismes internationaux de santé comme l’ONUSIDA, les militants des droits de l’homme ainsi que des scientifiques, comme Françoise Barré-Sinoussi, le prix Nobel qui a identifié le virus du VIH.

Plus tard, il a admis publiquement que l’accès aux soins de santé était «difficile» (To Vima 1 Novembre 2013). Il conseille maintenant que « les maladies comme le cancer ne sont pas considérées comme urgentes, sauf si elle sont en phase finale » (Washington Post, 21 Février 2014).

Malgré ces réflexions terriblement mal informées, peu sincères, et cyniques de M. Georgiadis, le gouvernement grec refuse officiellement de reconnaître l’évidence qui est que de plus en plus d’effets désastreux s’accumulent  sur la santé publique, tandis qu’il opte pour discréditer la recherche scientifique.

Contrairement à sa propagande, les preuves réelles sont choquantes.

• Les dépenses publiques de santé sont maintenant inférieures à celles de tout autre Etat membre de l’Union européenne

• Près d’un tiers de la population est actuellement, ou sera dans un proche avenir, en risque de ne pas avoir accès à la sécurité sociale

• Les populations vulnérables comme les personnes âgées, les femmes enceintes, les patients atteints de cancer, les personnes porteuses du VIH, les toxicomanes, les réfugiés, les immigrants et les minorités ethniques sont confrontées à des difficultés accrues concernant l’accès aux services de santé

• Les cas de malnutrition chronique chez les enfants en âge d’aller à l’école ont augmenté de façon exponentielle

• Les services de santé nationaux auparavant gratuits et accessibles sont maintenant réduits et les coûts sont reportés directement sur le public

• Les frais obligatoires ont été introduits pour l’accès aux services de santé publics, y compris les rendez-vous de consultations externes et les prescriptions de médicaments

• M. Georgiadis a récemment introduit des frais d’admission de 25€ en hospitalisation dans les hôpitaux publics qui ont dû être annulés en raison de l’indignation publique qui a suivi

• Les hôpitaux sont gravement en sous-effectif avec des pénuries de médicaments et de fournitures de base comme le papier hygiénique, les cathéters et les seringues. Les citoyens sont supposés trouver et et payer pour ces produits de base

• Il y a une augmentation marquée de l’incidence, la prévalence et la mortalité des maladies infectieuses, dont le VIH et la réémergence d’autres telles que le paludisme et la tuberculose

• La mortalité infantile s’est inversée et la mortinatalité a augmenté

• Le financement des services pour traiter la santé mentale a diminué de 20% entre 2010 et 2011 et de 55% depuis 2012

• les services de santé mentale font face à une augmentation de 120% de la demande dans les trois dernières années

• Il y a une prévalence de 2 à 5 fois plus forte  de la dépression majeure dans la population

• Les décès par suicide ont augmenté de 45% entre 2007 et 2011

Donc, la réponse institutionnelle et personnelle de M. Georgiadis à la tragédie de santé publique en Grèce est l’entêtement et le cynisme.

Vous avez utilisé ces caractériqtiques, M. Georgiadis, au cours de ces années en tant que vendeur ou promoteur de livres provocateurs tels que « Les Juifs : toute la vérité ».

Pour vous, et le gouvernement grec que vous représentez, la tragédie totale de la santé publique fait partie de sa fameuse «success story» qui impose des politiques économiques néolibérales sur la société.

Ces politiques tuent et M. Georgiadis est là pour promouvoir la souffrance de notre peuple. Ce n’est pas en notre nom !

Vous n’êtes pas le bienvenu.

– Les travailleurs et étudiants Grecs de Londres